Que devons-nous attendre de 2023 ?

La récession que tout le monde annonçait depuis le printemps dernier est maintenant clairement installée dans les grands pays européens (Grande Bretagne, Allemagne, France, Italie, Espagne, Suède…) et semble inéluctable aux USA dès ce mois de janvier. Pour être concret, on considère qu’une économie entre en récession si le PIB (Produit Intérieur Brut) d’une zone déterminée, baisse durant deux trimestres consécutifs par rapport au trimestre précédent. Aujourd’hui, si la récession ne fait plus de doute, compte tenu de la conjoncture, toute la question est de savoir si ces baisses de PIB resteront modestes (soft landing) en 2023 ou au contraire, beaucoup plus marquées (hard landing).

Pour le moment, les prévisions de baisse semblent limitées et le consensus anticipe plutôt un atterrissage de l’économie en douceur.

En effet, même si la croissance mondiale ralentira en 2023 (+1.9% contre 2.9% en 2022), elle restera nettement positive, ce qui devrait soutenir les marchés. Dans la zone européenne, seule la Grande Bretagne affichera une chute marquée de son PIB et on constate déjà les énormes problèmes auxquels doit faire face le nouveau gouvernement de Rishi Sunak. Cette situation fera regretter aux Anglais leur isolement et ce Brexit controversé. Nous n’allons surement pas les plaindre et nous pourrons au contraire, observer avec satisfaction les bienfaits d’une union européenne unie et solidaire.

En fait, pour soutenir l’économie, nous attendons beaucoup de la Chine qui a complètement lâché la bride sur sa politique « zéro Covid ». Après deux années moroses, le gouvernement de Pékin tente tant bien que mal de relancer la machine économique. Pourtant, ces prévisions restent incertaines au vu de la recrudescence des cas de Covid dans le monde en général et en Chine en particulier. Le pays n’a pas fait l’effort vaccinal que nous avons effectué en occident et possède un système de santé nettement insuffisant. Son premier semestre risque ainsi d’être perturbé et pourrait se joindre au concert de récessions dans les pays de l’OCDE.

De plus, même si la coupe du monde de football et les traditionnelles fêtes de Noël ont un peu détendu le climat délétère que nous subissons depuis l’été, il ne faut pas oublier que la guerre en Ukraine continue de s’enliser. Ce conflit aux portes de l’Europe contribue bien évidemment, aux perspectives négatives attendues jusqu’en été, car il est difficile d’imaginer des négociations de paix avant un nouveau round de combats. Nous espérons tous que la résistance héroïque des Ukrainiens ramènera les Russes à la raison, coincés entre des tensions intérieures de plus en plus vives, un coût humain et financier exorbitant et une cohésion mondiale d’opposition qui ne faiblit pas.

En outre, suite aux confinements successifs, et au désormais célèbre « quoi qu’il en coûte », de fortes tensions persistent sur le marché du travail. Des deux côtés de l’Atlantique, les employeurs subissent l’évolution des attentes des salariés, notamment en matière de flexibilité, de rémunération, et de bien être au travail. Nous constatons tous dans nos vies professionnelle ou privée, une pénurie de main d’œuvre dans des secteurs économiques clés. Il est désormais clair que le télétravail va perdurer.

Selon une étude récente d’Indeed menée auprès de plus de 5000 personnes aux États-Unis, 46% d’entre elles déclarent que leurs attentes en matière de bien-être au travail ont augmenté au cours de l’année écoulée, et 86% affirment que la façon dont elles se sentent au travail a une incidence sur la façon dont elles se sentent chez elles. Dans le même esprit, l’inflation galopante, pour reprendre une expression que nous pensions avoir oubliée, a conduit les chefs d’entreprise du monde entier à augmenter fortement les salaires en fin d’année dernière.

Ces nouveaux paradigmes sociaux vont alourdir le coût du travail dans l’entreprise et donc peser plus ou moins fortement sur leurs bénéfices. Cette détérioration des marges se fera sentir dès le premier trimestre de cette année et nous en subirons probablement les conséquences dans nos portefeuilles boursiers.

Enfin, depuis le début de la guerre en Ukraine, le prix de l’énergie s’est envolé, avec toutes les conséquences que cela a pour les particuliers et les entreprises. Pour bien prendre conscience du phénomène, prenons l’exemple d’une boucherie industrielle parisienne qui payait 3,3 millions d’euros d’électricité en septembre 2021. Un an plus tard, la facture d’électricité de cette même entreprise s’élevait à dix millions d’euros pour une activité similaire, soit une augmentation du coût de l’énergie de plus de 200%. Certes, l’Etat Français a aidé cette société à hauteur de deux millions d’euros, ramenant ainsi l’augmentation réelle pour la boucherie à 142%. Cependant, il est fort probable que cette entreprise ait eu du mal à augmenter ses prix au kilo dans des proportions lui permettant d’absorber ce choc et nous constaterons sûrement une dégradation de ses marges lors de la publication de son bilan 2022. Nous payons là, le manque de clairvoyance et de vision à long terme de  nos dirigeants plus occupés à satisfaire des minorités politiques à des fins électorales, qu’à préparer sereinement l’avenir du pays aux défis qui s’annoncent…

Nous partons donc vers une récession et les chiffres macroéconomiques, plutôt favorables jusque-là, commencent à traduire ce ralentissement, y compris aux USA. Le commerce de détail était en recul au mois de novembre dernier et les perspectives de construction immobilière en berne. Le nombre de permis de construire continue de diminuer passant d’un haut récent à 1,9 million annualisé à moins de 1,5 million. Les indices ISM des directeurs d’achat sont en chute libre et l’indice manufacturier qui anticipe généralement correctement les récessions vient également de tomber dans le rouge. Cet ensemble confirme les prévisions d’entrée en récession de la plupart des pays occidentaux depuis le 4ème trimestre 2022 ou à partir de 2023.

Bien évidemment, les profits des sociétés du S&P 500 commencent à sentir depuis quelques mois, les premiers effets négatifs de ce retournement de situation et s’affichent en baisse de 2,1% en moyenne par rapport à l’an dernier. Ce n’est pas encore la bérézina, mais ce chiffre cache en fait de nombreuses disparités entre les secteurs… Sans l’énergie, dont les marges se sont littéralement envolées, la chute des profits au T4 2022 serait de 6,5%, ce qui est beaucoup plus douloureux.

Une analyse de la courbe de ce même S&P sur 50 ans, incluant plusieurs périodes de récession, montre que l’indice n’attend jamais la fin d’une récession pour redécoller, souvent au milieu ou au trois-quarts de la période de récession. Si on table sur une fin de récession vers l’été 2023 un franc départ pourrait avoir lieu au début du printemps. Ceci n’est malheureusement pas une science exacte mais il faut garder l’espoir. A l’instar de cette année 2022, bien chaotique, préparons nous à faire le dos rond pour un possible rebond lorsque les beaux jours reviendront.

C’est en tout cas le vœu pieu que nous formulons en ce début Janvier et toute l’équipe de Vauban Patrimoine se joint à moi pour vous souhaiter une excellente année 2023.

Stéphane Lenoir

Le support du trimestre : Lazard Patrimoine

Lazard Patrimoine SRI (FR0012355139) est un fonds prudent, multi-classes d’actifs internationales, géré selon une approche patrimoniale. Il est conçu pour les investisseurs qui souhaitent diversifier leur portefeuille tout en conservant une gestion attentive au risque. Le fonds a obtenu en juillet 2020, le label ISR (Investissement Socialement Responsable), décerné par le Ministère des Finances et des Comptes publics en France.

Lazard Patrimoine est un fonds diversifié international dont l’exposition actions varie entre 0 et 40%. Sa gestion flexible permet de tirer parti des opportunités de marché (actions, taux d’intérêt, devises) tout en limitant la volatilité et en se protégeant à court terme.

Le fonds dispose de marges de manœuvre importantes lui permettant de s’adapter à toutes les configurations de marché. Le processus de gestion de Lazard Patrimoine SRI comprend un mécanisme de couverture automatique qui s’enclenche en cas de mouvements irrationnels sur les marchés. Cela permet de minimiser le risque de perte. Dans le cas du déclenchement de la couverture, le fonds ne pourra pas se réexposer instantanément, le potentiel de participation à une hausse de marché peut donc être limité.

Lazard Patrimoine SRI affiche des performances remarquables avec des progressions de +7.96% en 2019, +2.48% en 2020, +5.19% en 2021 et +0.60% au 21/12/2022. Il est éligible en compte titre et dans la plupart des contrats d’assurance vie.

Lazard Patrimoine est exposé aux risques suivants : risque de perte en capital, risque lié à la gestion et à l’allocation d’actifs discrétionnaire, risque actions, risque de taux, risque de crédit, risque de contrepartie, risque lié à la détention d’obligations convertibles, risque de change, risques liés à l’intervention sur les marchés émergents et risque lié à la surexposition.

EN BREF

56%, C’est le pourcentage de foyers qui ne paient pas d’impôt sur le revenu en France en 2022. A contrario, 0,2% des ménages, sont concernés par la tranche supérieure du barème de l’impôt, à 45%.

57.5 Milliards d’€, C’est le montant des dividendes distribués par les entreprises du CAC 40 en 2021, en hausse de 32% par rapport 2020.
2 %… Vingt-deux ans après sa dernière révision, le taux de rémunération du plan d’épargne logement passe de 1 à 2 % pour les plans ouverts depuis le 1er janvier.

 

LES PRINCIPAUX INDICES DU 01 JANVIER AU 31 DÉCEMBRE 2022

LES INDICES BOURSIERS
CAC – 9.5 %
SBF 120 – 10.32 %
DOW JONES – 8.78 %
NIKKEI – 9.37 %
EURO STOXX – 11.90 %

LES PLUS FORTES VARIATIONS DU CAC 40 EN 2022
THALES + 59.49 %
TELEPERFORMANCE – 43.19 %

LES TAUX D’INTÉRETS
EURIBOR 3 MOIS 2.162%
OAT 10 ANS 3.1130 %