Du chaos naissent les étoiles …
LETTRE N°3 – AVRIL 2022
Un peu plus d’un mois après le lancement de l’offensive Russe sur l’Ukraine, de réels impacts se font sentir sur les économies mondiales, notamment au niveau de l’inflation, du prix des carburants et des matières premières, de l’approvisionnement de certains produits et bien évidemment sur les marchés financiers. Au-delà de l’insoutenable drame humain pour des millions d’Ukrainiens et des atrocités d’un conflit militaire qui s’enlise, nous n’avions pas besoin d’une crise supplémentaire au moment où nos économies se remettent à peine de la pandémie de Covid-19. Dans ces conditions, que devons-nous craindre pour nos portefeuilles et notre épargne ?
Le premier effet économique néfaste de cette guerre est une accélération de l’inflation et une remontée des taux d’intérêt. La Russie est le troisième producteur mondial de pétrole brut (derrière les États-Unis et l’Arabie saoudite) et le deuxième exportateur. Un tiers des échanges mondiaux de céréales dépend des pays de la mer Noire, vers lesquels plus aucun bateau ne se risque. Le conflit en Ukraine perturbe donc l’approvisionnement des pays en pétrole et en céréales. Cette pénurie entraine la hausse du cours de l’énergie et des matières premières et se répercute sur les prix des produits finis. Par exemple, une hausse du coût des pâtes et de la baguette est à prévoir car la Russie et l’Ukraine exportent à eux deux un tiers du blé mondial. Dans le même esprit, la zone est fortement exportatrice d’aluminium, de titane, de nickel ou de palladium ce qui pourrait avoir un impact sur l’industrie automobile ou sur la production de semiconducteurs. Ainsi, alors qu’elle était déjà dans une phase de nette accélération à l’issue de la pandémie, l’inflation connait une nouvelle poussée. En France, elle atteint 3,60 % sur un an 7 % aux États-Unis et les banques centrales n’auront pas d’autre choix que d’augmenter sensiblement les taux.
Dans ces conditions, les marchés boursiers subissent de fortes fluctuations. L’Europe est particulièrement affectée en raison de sa dépendance aux importations russes et des incertitudes que le conflit fait peser sur leur croissance économique. Pourtant, au-delà de l’effet de surprise d’une guerre à nos frontières, les conséquences de cette crise ne doivent pas être exagérées. La Russie comme l’Ukraine sont des clients marginaux pour les pays de la zone euro. Si 35 entreprises françaises du CAC 40 ont des filiales en Russie, ces dernières assurent en règle générale moins de 5 % du chiffre d’affaires total. Comme nous avons déjà eu l’occasion de l’écrire, il convient de ne pas prendre de décision trop hâtive et de continuer à raisonner avec un horizon de placement à moyen terme. Pour les plus opportunistes, ce contexte peut être porteur dans les secteurs d’activité les plus touchés par le confit ou ceux qui profiteront de ce qu’il conviendra d’appeler la nouvelle donne. En effet, cette guerre déclenchée unilatéralement par Vladimir Poutine nous offrira, une fois le cessez-le-feu prononcé, des thématiques d’investissement très claires. Coincée entre deux blocs totalitaires agressifs à l’est et des Etats-Unis toujours en quête d’expansion économique à l’ouest, l’Europe va devoir affirmer une souveraineté qui devrait se traduire par :
– Un renforcement de nos forces militaires à l’instar des décisions prises par nos voisins Allemands.
– Une indépendance énergétique à acquérir grâce au développement des énergies alternatives et renouvelables.
– Une autonomie alimentaire renforcée qui passera par un plus grand soutien à notre agriculture (Enfin !).
– Une volonté clairement affichée de réindustrialiser notre vieux continent ce qui peut sonner le glas de la mondialisation à outrance. Cela reviendrait à cesser ces délocalisations qui consistent, in fine, à exporter du travail et à importer des produits finis.
– Un soutien fort à notre système bancaire et à notre €uro.
– Le développement indispensable de la Cybersécurité, de l’intelligence artificielle et plus généralement des technologiques européennes, éléments indispensables à tout souveraineté moderne.
Tous ces thèmes d’investissement seront sans nul doute, rapidement présents dans nos portefeuilles. Le monde vient de changer, des étoiles vont naitre et un nouveau cycle, probablement plus vertueux que le précédent, est sur le point de démarrer. C’est en tout cas le vœu sincère que nous formulons dans cette période de chaos particulièrement anxiogène.
Stéphane Lenoir
Date limite pour les déclarations de revenus :
Dès le 7 avril 2022, nous pourrons faire notre déclaration de revenus en ligne sur le site des impôts. Comme chaque année, la France est séparée en trois zones. La date limite de dépôt en ligne varie en fonction de son département de résidence.
Trois dates limites ont donc été fixées par le Ministère des Finances :
– Mardi 24 mai pour les habitants de l’Ain (01) à la Corrèze (19),
– Mardi 31 mai pour les habitants de la Corse (20) à la Meurthe-et-Moselle (54),
– Mercredi 8 juin pour les habitants de la Meuse (55) à Mayotte (976).
Pour les contribuables réalisant une déclaration papier, la date limite de dépôt est fixée au 19 mai.
Ces dates doivent être respectées sous peine d’une majoration de l’impôt de 10%.
Le support du trimestre :
Sycomore Europe Happy@Work – FR0010863688 – est un fonds de la gamme de Sycomore Asset Management. Il investit dans les sociétés européennes qui accordent une importance toute particulière à la valorisation du capital humain, premier vecteur de performance durable d’une entreprise. La sélection de valeurs est réalisée au travers d’une analyse fondamentale rigoureuse, doublée d’une analyse ESG avec une dimension sociale prépondérante. L’avis d’experts, de responsables du capital humain, de salariés ainsi que des visites de sites alimentent cette analyse. Les gérants ont notamment identifié cinq piliers essentiels à l’épanouissement professionnel des collaborateurs : l’équité, le sens, l’autonomie, la maîtrise et le développement de compétences ainsi que le relationnel. Cette démarche s’accompagne d’un processus d’engagement fort, au travers de dialogues constructifs avec les dirigeants de chaque entreprise, dans une logique d’amélioration continue et de partage des meilleures innovations sociales.
Les résultats sont au rendez-vous et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Ils confirment cette conviction selon laquelle le bien-être des collaborateurs contribue à la création de valeur d’une entreprise. Les performances du fonds sur 2019 (+32.89%), 2020 (+16.14%) et 2021 (+16.38%) le prouvent même s’il perd 11.24% en 2022 comme l’ensemble de la cote. Sycomore happy@work est éligible dans de nombreux contrats d’assurance vie.
EN BREF
26
Depuis le 1er janvier 2022, la France compte désormais quatre licornes supplémentaires, ces jeunes sociétés non cotées valorisées à plus d’un milliard de dollars. Elles rejoignent le club fermé
des 26 licornes françaises, (contre quatre il y a trois ans).
+31 %
C’est la progression de la dette publique sur le quinquennat de M. Macron entre 2017 et 2022, soit 695,4 Md€ supplémentaires. On connait désormais le prix du quoiqu’il en coûte…
1.000.000
En trois ans, plus d’un million de nouveaux investisseurs particuliers se sont rués en France sur les actions cotées selon l’AMF. Opportunité Covid ou tendance de fond ?
LES PRINCIPAUX INDICES DU 01 JANVIER AU 31 MARS 2022
LES INDICES BOURSIERS
CAC -6.89 %
SBF 120 -6.90 %
DOW JONES -3.75 %
NIKKEI -3.37 %
EURO STOXX -9.37 %
LES PLUS FORTES VARIATIONS DU CAC 40 EN 2022
THALES +52.34 %
ALSTOM -31.87 %
LES TAUX D’INTÉRETS
EURIBOR 3 MOIS -0.464 %
OAT 10 ANS + 1.065 %