Après une brillante année 2019, quelle tendance pour 2020 ?
Il y a quasiment un an jour pour jour, nous nous demandions dans cette même lettre de début d’année, quelle stratégie mettre en place dans nos portefeuilles pour résister à la tempête qui venait de s’abattre sur nos actifs. Tous les indicateurs étaient clairement passés au rouge et la morosité était de mise chez les investisseurs et les gérants de tous horizons. Nous manquions alors de visibilité sur les relations commerciales Sino-Américaines, sur la résolution du problème du Brexit, sur les crises sociales en Europe mais également sur les conséquences des taux négatifs, concept novateur dont personne n’avait la moindre idée sur le long terme. Le marché action venait de perdre 25% par rapport à ses plus hauts de l’été et les obligations plongeaient de 15% sur la même période.
Dans ce contexte agité, nous avions alors conseillé de ne « pas attraper le couteau en train de tomber » et de faire momentanément le dos rond. Nous ne nous attendions cependant pas à un redressement aussi rapide et d’une telle ampleur ! Le Cac 40 vient en effet, de franchir la barre symbolique des 6.000 points, en hausse de presque 30% cette année. Même si la correction de l’automne 2018 était excessive, on peut légitimement s’étonner d’un tel revirement de situation car force est de constater que les données économiques et politiques ne sont pas nettement meilleures qu’il y a 12 mois.
Sur le plan économique, peu de changements… Le niveau de la croissance mondiale devrait rester comparable à celui de 2019 et les grandes banques centrales ont déjà annoncé qu’elles poursuivraient leur politique monétaire favorable. Dans ce contexte, nous n’attendons pas de franches améliorations du résultat des entreprises. Seule, la vigueur du marché de l’emploi aux Etats-Unis, en Chine et en Europe laisse entrevoir une lueur d’espoir. Mais est-ce suffisant pour soutenir fortement les marchés ?
Sur le plan politique, la situation est un peu différente car les deux crises qui avaient paralysé l’économie fin 2018 ont évolué sous l’impulsion de deux personnalités fortes : Boris Johnston et Donald Trump. Pourtant rien n’est vraiment réglé dans ces deux conflits. Au fond, nous n’avons pas connu d’avancées significatives sur l’accord commercial Sino-Américain dont on ne sait finalement pas grand-chose. Existe-t-il une réelle volonté d’améliorer les relations entre les deux géants mondiaux ou ce conflit n’est-il finalement qu’un outil de propagande politique dont l’objectif est d’assurer la réélection de Trump ? C’est une donnée fondamentale pour la vieille Europe, très dépendante de la santé du commerce mondial. De même, si la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne ne fait plus de doute, les conditions de réalisation de ce Brexit ne sont pas clairement définies. Assisterons-nous à une sortie en douceur, souhaitée par les marchés financiers, ou au contraire à un passage en force, qui aurait des conséquences économiquement douloureuses pour nous ? L’issue de ces deux conflits déterminera sans nul doute la tendance des marchés pour 2020. Autrement dit, devons-nous miser pour nos portefeuilles sur l’imprévisible Donald Trump ou le déterminé Boris Johnston ? Si ces deux négociations aboutissent favorablement, il est probable que nous bénéficions encore cette année de performances élevées sur les actions. En cas d’échecs, nous avons eu fin 2018 un aperçu de la violence des réactions et des excès des marchés et il est fort probable que nous en subissions des conséquences comparables cette année. Dans ce contexte, nous vous recommandons d’adapter vos allocations d’actifs à vos convictions profondes sur ces questions politiques épineuses. Même s’il est actuellement difficile de trouver des placements sécurisés et rémunérateurs, des solutions existent. Bien évidemment, toute l’équipe de Vauban Patrimoine se tient à votre disposition pour vous aider à faire les bons choix pour vos portefeuilles et se joint à moi pour vous présenter nos meilleurs voeux de santé et de bonheur pour 2020.
Stéphane Lenoir
L’IFI pourrait être remplacé par un Impôt sur la Fortune Improductive
Le Sénat a adopté un amendement visant à remplacer l’IFI, par un Impôt sur la Fortune Improductive. Si cette réforme se confirme, elle entrera en vigueur en 2021, alors que le dispositif actuel n’a pas encore fêté ses trois ans.
Ce projet est fondé sur les préconisations formulées dans un rapport d’évaluation de la transformation de l’ISF en IFI. Celui-ci affirme que la suppression de l’ISF a bien permis de stopper les expatriations fiscales, mais que la transformation de cet impôt en IFI n’a pas porté ses fruits du point de vue de l’investissement. En cause : l’assiette de l’impôt, “incohérente économiquement” selon l’étude. Pour le Sénat, la pierre-papier et l’investissement locatif devraient être sortis du périmètre de l’IFI car il s’agit de placements productifs. De l’autre côté du spectre, certains actifs ne sont pas inclus dans cette assiette alors qu’ils ne contribuent en rien au dynamisme de l’économie, à l’image des liquidités ou des biens de consommation comme les yachts ou les bijoux.
EN BREF
700 milliards de dollars.
Selon la nouvelle directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, c’est le montant que les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine ont coûté à la croissance mondiale en 2019.
100%
Avec un montant global de 2.415 milliards d’euros, la
dette française, à nouveau en hausse de 0.9 point, dépasse le seuil fatidique des 100% du PIB.
45%
Il s’agit, selon l’AMF, de la proportion des Français qui sont intéressés par les placements responsables. Une statistique totalement en ligne avec cet autre chiffre : neuf Français sur dix affirment être sensibles aux enjeux du développement durable.